Alzheimer : la voie des thérapies
non médicamenteuses
Art-thérapie, zoothérapie, musicothérapie, salle Snoezelen… : la prise en charge non médicamenteuse des résidents Alzheimer gagne du terrain dans les établissements. Illustration au sein de l’Ehpad Les Quiétudes de Lautrec (Tarn).
Suite aux travaux de la Haute autorité de santé (HAS), le faible niveau de prescription de neuroleptiques a été retenu comme le premier indicateur qualité de la prise en charge des malades d’Alzheimer. En effet, l’efficacité des neuroleptiques pour traiter ou prévenir les troubles du comportement est considérée comme faible (10-20 % d’efficacité). En revanche, ces traitements sont à l’origine d’effets indésirables fréquents et/ou sévères. En 2010, 15,5 % des malades (contre 16,9 % en 2007) étaient « sédatés » par ce type de traitements. Objectif visé ? Une baisse pour ramener ce taux à 5%.
Concrètement, un résident atteint de la maladie d’Alzheimer représente en moyenne, du fait des troubles du comportement, vingt-trois minutes de temps soignant en plus. Ce temps peut atteindre jusqu’à quatre-vingts minutes par jour si ces troubles ne sont pas diminués. Or, des études récentes montrent que huit heures de formation des aidants et soignants en maison de retraite aux techniques de soins non médicamenteuses réduit de 60 % la fréquence des troubles du comportement. Les Agences régionales de santé (ARS) engagent donc les établissements à développer la prise en charge non médicamenteuse des résidents Alzheimer.
Accompagner les troubles psychocomportementaux
Un choix déjà effectué, dès 2010, au sein de l’Ehpad Les Quiétudes de Lautrec (Tarn), un établissement de 80 places comprenant deux unités Alzheimer (Cantou) de 12 places. « 60 % de nos résidents souffrent de démences », précise Jean-Chistophe Delaunay, directeur de l’Ehpad.
« Les résultats de la prise en charge médicamenteuse de la maladie d’Alzheimer sont décevants. Afin de mettre en place une prise en charge qui permette de diminuer l’administration de neuroleptiques, nous sommes allés voir une cellule scientifique qui travaille sur le vieillissement au sein du Gérontopole de Toulouse, explique le docteur Huppé, médecin coordonnateur de l’établissement. Les outils scientifiques mis à notre disposition démontrent que l’exercice physique et la gymnastique douce contribuent à la qualité du vieillissement et à lutter contre les maladies cognitives. Le but n’est pas d’arrêter les troubles psychocomportementaux des résidents mais de les accompagner. Cela suppose d’éviter les contraintes et les tensions supplémentaires, de faire les choses avec eux ». Grâce au travail de l’ergothérapeute, les résidents alités en GIR 1 sont levés pour lutter contre la dépendance. « La verticalisation et la gymnastique douce permettent de restaurer l’estime de soi, d’avoir une réminiscence de la station debout », souligne le médecin coordonnateur.
Pour l’Ehpad Les Quiétudes, la thérapie non médicamenteuse s’inscrit dans une politique de bientraitance.