Les chutes du sujet âgé représentent un coût important en matière de santé publique, même si les données manquent pour calculer précisément un coût réel de prise en charge des chutes et de leurs conséquences médicales et sociales. Le coût direct dépassait le milliard d’euros en 1993 et il est estimé à plus de 2 milliards d’euros aujourd’hui en France.
Le Professeur Thierry Dantoine, responsable de la Chaire « Prévention de la perte d’autonomie des personnes sur leur lieu de vie » de l’Université de Limoges, appuyé par le groupe Institut du Bien vieillir – Korian, a mené un Programme Hospitalier de Recherche Clinique évaluant les impacts des chutes des personnes âgées, s’appuyant sur le dispositif de vidéo-vigilance EDAO développé par Link Care Services.
L’étude expérimentale a été menée au sein de deux unités Alzheimer (Limoges, Brive) auprès de deux groupes parallèles : l’un équipé du dispositif de vidéo-vigilance EDAO, l’autre non. Des capteurs optiques, installés dans les chambres des patients équipés permettent de détecter des situations à risque. L’alerte, envoyée sur un logiciel est soumise à un opérateur qui après analyse, est en mesure de prévenir et d’aider le personnel soignant à prendre le patient rapidement en charge.
L’étude menée par le professeur Dantoine révèle qu’une personne sur 3 âgée de plus de 65 ans est victime d’une à plusieurs chutes/an et évalue le nombre de chutes par résident en EHPAD à 2/an en moyenne. “En, les chutes, trois fois plus fréquentes qu’à domicile pour la population de même tranche d’âges, et plus fréquemment graves, sont à l’origine de surmorbidité des résidents et d’aggravation de leur dépendance avec d’importantes conséquences organisationnelles et économiques pour l’établissement et ses financeurs (assurance maladie, état, collectivités territoriales, usagers et familles)”, souligne l’étude.
Alors que la moitié des chutes nocturnes ne sont pas dépistées en EHPAD, le dispositif de vidéo-vigilance permet de diminuer le taux de chutes graves de 47% et de réaliser une économie potentielle de 72 millions € /an pour l’ensemble des lits d’EHPAD (sur une base de 590 000 lits d’EHPAD en France). Selon l’étude, le déploiement des dispositifs dans les structures sanitaires et médico-sociales permettrait donc non seulement de rassurer les familles des patients, mais également d’aider la prise en charge des patients par le personnel soignant.