Lancé en novembre 2014, le plan Maladies neurodégénératives (PMND) affiche 3 grandes priorités déclinées en 96 mesures. Pour rappel, le précédent plan Alzheimer 2008-2012 en comptait seulement 44. Le plan PMND était-il trop ambitieux ? Deux ans après, force est de constater que sa mise en œuvre rencontre encore quelques freins.
Le comité de suivi du Plan maladies neurodégé- nératives 2014-2019, réuni début juillet au ministère des Affaires sociales et de la Santé, a été l’occasion de dresser un bilan à mi-parcours.
« La déclinaison régionale du Plan, moins satisfaisante, se fait quant à elle toujours attendre. Alors que les besoins des familles ne cessent de grandir, les agences régionales de santé, chargées de recenser pour chaque territoire les dispositifs existants et besoins identifiés, viennent seulement de remettre leurs copies.
L’élaboration des plans d’action régionaux repoussée à octobre 2016 permettra certes un travail plus approfondi mais retardera dans le même temps la réalisation d’actions concrètes sur le terrain. La mise en œuvre du plan est une question de volonté politique, d’implication des hommes et des femmes pour sa concrétisation. Et sur ce volet-là, toutes les ARS ne font pas preuve du même engouement », critique Joël Jaouen, président de l’association France Alzheimer.
Enjeu des présidentielles ?
L’Association regrette par ailleurs qu’aucun crédit n’ait pour le moment été attribué au développement de places d’hébergement temporaire, ni à la création de nouveaux accueils de jour. L’amélioration de la prise en charge des malades atteints d’Alzheimer figurera de fait au cœur des attentes du secteur médico-social lors de la campagne présidentielle.
« Les courriers ne servent pas à grand-chose. Nous allons alors organiser des petits déjeuners avec les Parlementaires pour les informer de la réalité des familles face à la maladie d’Alzheimer », avertit Joël Jaouen.
Focus sur le plan Alzheimer 2008-2012 et le plan Maladies neurodégénératives 2014-2019
La CNSA a notifié 273 millions d’euros aux agences régionales de santé pour la création de 8 340 places, ainsi que des pôles d’activité et de soins adaptés (PASA) et des plateformes d’accompagnement et de répit (PFR) dans le cadre de la mise en œuvre du plan Alzheimer 2008-2012. Au 31 décembre 2015
• 221,6 millions d’euros étaient engagés par les agences régionales de santé (ARS)
• 6 398 places étaient installées. Elles se répartissaient ainsi :
- – 1 544 places d’unités d’hébergement renforcé (UHR)
- – 4 854 places d’équipes spécialisées Alzheimer 1 687 places supplémentaires d’UHR et d’équipes spécialisées Alzheimer ouvriront entre 2016 et 2020.
L’objectif concernant la mise en œuvre de plateformes d’accompagnement et de répit devrait être dépassé (103 %) grâce à l’utilisation de crédits du PSGA (notamment issus de places d’accueil de jour non installées).